Les labels et certifications touchant les montres et les mouvements sont essentiels pour l’industrie horlogère. Pour les amateurs de garde-temps, bien sûr, sensibles au label montre prestigieux venant valider une haute qualité technique. Mais pour les fabricants encore plus, tant l’obtention d’un label ou d’une certification horlogère est devenue un gage de savoir-faire et d’authenticité permettant de consolider la réputation d’une production haut de gamme. Nous vous proposons de découvrir les diverses distinctions existantes – notamment suisses.

Le label montre : une référence qualité essentielle

À l’origine de tout label montre et de toute certification horlogère, il y a la première des distinctions suisses : le Swiss Made. Ce label d’horlogerie, apposé sur les cadrans des garde-temps, avait pour vocation d’homologuer la qualité des matériaux et le savoir-faire des artisans-horlogers à une époque (la fin du XIXe siècle) où les contrefaçons se faisaient de plus en plus présentes.

Le problème, alors, n’était pas récent. La question de l’origine a titillé les consciences depuis les débuts de l’horlogerie à grande échelle : dès la fin du XVIIIe siècle, des artisans plus malins que les autres signaient leurs mécanismes du nom de maîtres-horlogers réputés – cela leur permettait d’écouler plus rapidement leur production tout en rassurant les acheteurs – et mentaient volontiers sur les lieux de fabrication, préférant citer des villes reconnues pour leur qualité horlogère. Mais en se développant, ce système a commencé à menacer sérieusement la production – d’où l’officialisation du label montre Swiss Made pour indiquer une origine suisse.

À partir de là, la certification montre est devenue un gage de qualité et d’origine contrôlée. De nombreux territoires ont lancé leur propre label montre, en Suisse et ailleurs : les plus célèbres sont sans doute le Poinçon de Genève, institué par la Société des Horlogers de Genève et le Conseil d’État en 1886 ; et le Poinçon vipère, créé par l’Observatoire de Besançon en 1897. Ce type de certification de montre vise à protéger le savoir-faire local, et à garantir aux acheteurs la possession d’un produit hautement qualitatif, véritablement fabriqué sur place.

La certification horlogère fait des petits

De fait, ce besoin qui s’est fait sentir dès les débuts de l’industrialisation horlogère n’a eu de cesse de se renforcer au gré des évolutions du secteur et du marché mondial, poussant le domaine de la certification de montre à se transformer avec eux. Un bon exemple consiste à regarder ce qu’il s’est passé avec le Swiss Made : cette distinction qui ne souffrait aucune remise en question a été attaquée par les fabricants suisses eux-mêmes à partir des années 80, dès lors que des pièces fabriquées en Asie à moindre coût ont commencé à s’infiltrer dans les boîtiers des garde-temps helvétiques en profitant des failles de l’ordonnance de 1971. Résultat : il a fallu faire évoluer et consolider ce label montre afin qu’il conserve toute sa valeur.

Dans la foulée, d’autres certifications sont nées – en partie à cause de la défiance occasionnée par les doutes quant aux critères définis par le Swiss Made, en partie parce que les marques souhaitaient mettre en valeur leur propre production. Dans la commune de Val-de-Travers, quatre marques horlogères indépendantes ont lancé en 2004 un label montre délivré par la Fondation Qualité Fleurier, avec cette particularité qu’il distingue des modèles terminés. De son côté, la marque Patek Philippe, installée à Genève, a fait sécession pour lancer son propre Poinçon – avec ses propres critères de contrôle. Quant à Jaeger-LeCoultre et Montblanc, elles ont mis au point des processus internes de contrôle de leurs mouvements.

En outre, il existe également des tests professionnels menés par des ateliers indépendants, tel le Chronofiable du laboratoire Dubois S.A. à La Chaux-de-Fonds, qui consiste à pratiquer des analyses poussées des mouvements (en cours de mise au point ou presque terminés) dans le but de valider les choix des marques. Le label montre délivré par le FQF nécessite d’ailleurs d’en passer par ces tests.

Précision et fiabilité : la certification chronomètre

Toutefois, un label montre aussi exigeant soit-il ne peut pas toujours garantir la précision et la fiabilité d’un mouvement. Pour cela, il est une toute autre sorte de certification horlogère : le label chronomètre. Ce titre est remis par des associations indépendantes des marques, qu’on appelle des « bureaux de contrôle », et dont le plus connu est sans nul doute le COSC, ou Contrôle officiel suisse des chronomètres. L’Observatoire de Besançon, qui appose le Poinçon vipère, est également habilité à remettre un bulletin de marche.

La certification chronomètre est très recherchée par les fabricants haut de gamme – Omega, Rolex, Breitling et autres – qui déposent tout ou partie de leurs mouvements en vue de tests extrêmement rigoureux. Ceux-ci ont pour but de mesurer le décalage entre le mouvement et le temps de référence, jusqu’à une demi-seconde d’écart.

En conclusion, on notera que la notion de label montre est forcément évolutive, car les normes en vigueur à l’instant T, tant en matière de qualité technique que d’esthétique, sont amenées à changer et à n’être plus acceptées telles quelles par les marques. Si la certification de montre est un sésame toujours aussi précieux, plébiscité par les fabricants parce qu’il constitue une forme de garantie à présenter au consommateur (et parce qu’il permet de majorer le prix de vente d’un garde-temps), la tendance est à la création de labels exclusifs propres aux marques, et garants de leur qualité interne.